Randonnée Oued Zen

C’est le jour de la randonnée Oued Zen ♫ Il pleut, il mouille, c’est la fête à la grenouille ♫ voilà les paroles d’une chanson pour enfants tout à fait appropriée qu’on aurait pu chanter pendant les premières heures de notre randonnée.
Le temps était couvert depuis l’aube et une pluie légère tombait déjà aux environs de Béja où nous nous sommes arrêtés un court moment. La route que nous prenons ensuite est celle qui passe par Amdoun, ou Zahret Medien ainsi que cette ville bien développée depuis quelques années a été renommée. La route commence à grimper, chaque kilomètre parcouru nous enfonce davantage dans le manteau de brume, jusqu’à n’avoir presque plus de visibilité. Le paysage affiche une multitude de petites montagnes aux sommets presque tous arrondis revêtus de légers nuages et surplombant des vallons verdoyants.
45 km passés Béja, nous approchons du petit village de « Tebainïa » où le bus va nous déposer, le brouillard se dégage juste assez pour nous laisser admirer le jaune éclatant des acacias en fleur et des calycotums sur les bas-côtés, les premières chaumières en tuiles et les premiers chênes lièges.

Notre randonnée commence à présent, dans la fraîcheur des forêts alternant chênes lièges aux troncs blanchâtres,massifs et tortueux, avec leurs longues branches recouvertes de fougères et de mousse qui s’étalent majestueusement et chênes zen qui filent droit vers le ciel, en troncs étroits et sombres.

Nos pas nous conduisent vers quelques masures et leurs tous petits champs de cultures que séparent barrières de branches ou plantes épineuses. Nous descendons tout doucement jusqu’à l’oued devenu large torrent avec l’abondance des dernières pluies et offrant des paysages époustouflants de beauté et de charme. La pluie ne s’arrêtera que vers midi et heureusement à point nommé pour notre pause déjeuner très rapide pour éviter de nous refroidir avec nos vêtements humides. Quelques kilomètres plus loin ce sont nos chaussures et nos pieds qui goûteront à la fraîcheur de son eau car il fallait le traverser et aucun passage à gué n’était visible. Cet oued est appelé « Oued Naggara » comme nous l’apprend une gentille fermière que nous rencontrons près d’une source et nous nous en contenterons vu les conditions météorologiques qui ne nous permettent plus d’avancer jusqu’au fameux Oued Zen qui était un des objectifs de notre sortie.

La végétation que nous traversons est faite essentiellement de ces ronces qui donnent à l’automne leurs succulentes mûres sauvages, d’arbousiers ou de fougères.
Nous quittons les berges de notre beau torrent et remontons doucement la colline où nous avons la surprise d’y découvrir un tout petit cimetière au pied des chênes et surplombant la vallée et quelques maisonnettes.
Quelques kilomètres encore et nous voilà regroupés autour d’un bon et odorant feu de bois allumé par les bergers dans une hutte, la situation devient rapidement comique lorsque nos tenues commencent à fumer de toutes parts !!

Notre bus arrive à la rescousse et nous engouffrons avec plaisir dans sa chaude atmosphère pour rire et rire encore de cette randonnée à la mode grenouille très sympathique.