Randonnée Ain Younes
Notre circuit randonnée Ain Younes se trouve à une quinzaine de kilomètres, passé la petite ville de Testour. Ce n’est pas à proprement parlé une montagne mais une série de 14 collines, toutes joliment boisées de pins d’Alep et de genévriers.
Comment s’y rendre :
Faisant partie du gouvernerat de Béjà, pour se rendre à Ain Younes en partant de Tunis, il faut prendre l’autoroute de Béja et prendre à droite la sortie vers Testour
Une pause de ravitaillement peut être prise au niveau de la grande place de Testour avant de continuer de rouler vers Ain Younes qui se trouve à 15 km à peu près (l’entrée vers Ain Younes se trouve à gauche en continuant sur la voie principale de Testour)
Le point de départ est à environs 93 Km de Tunis, l’équivalent de 1H16min de route théoriquement
Coordonnées géographiques :
Latitude : 36°28’18.06″N
Longitude : 9°24’20.42″E
La randonnée
Après avoir dégusté nos beignets matinaux bien chauds si appétissants à Testour, nous avons pris la route ; aussitôt pris le tournant à gauche indiquant le Jebel « Aïn Younes » nous entrons dans une très belle région agricole très vallonnée et verdoyante, où les parcelles sont encore heureusement limitées naturellement d’aloès ou de figuiers de barbarie.
Nous retrouvons notre guide Am Rejeb qui va guider nos pas tout d’abord jusqu’aux vestiges romains qui couvrent le henchir Cherif en contrebas de la route. La région de Aïn Younes s’appelait Aquae du temps des romains. Nous ne sommes qu’à 20 km de Dougga et l’ancienne voie romaine allant de Carthage à Théveste (Tebessa, en Algérie) passe par cette région, nous en verrons une petite partie un peu plus loin, mais de vestiges il ne reste absolument rien étant donné que le site n’a été ni protégé ni exploité.
Nous remontons vers la route et prenons le vrai départ vers le Jebel en contournant d’immenses champs d’orge, puis le chemin nous amène à traverser une partie de forêt qui a subit un incendie criminel en 2012, ne laissant que de pauvres troncs rabougris et noirs.
Nous en sortons rapidement pour une incursion dans la forêt de pins d’Alep, où règne fraicheur et gazouillements d’oiseaux. Notre guide nous fait découvrir une variété de genévriers appelée « Chelheb » ; ses feuilles pilées et posées en cataplasme sur la peau guérit de la jaunisse. Voila également une ruche naturelle sous une grosse pierre au pied d’un sapin, gare à celui qui y touche !
Le premier arrêt au sommet d’une des collines nous offre un panorama grandiose sur toute la plaine environnante. Nous voilà déjà repartis pour l’ascension de la seconde colline par le passage aisé mais très empierré du coupe feu.
Les flancs des collines ayant toutes été façonnées en terrasses pour limiter la dégradation des sols par leruissellement d’eau de pluie et aussi pour retenir ces mêmes eaux pour irrigation de la végétation, c’est par ces sentiers improvisés que nous allons cheminer, profitant du parfum des romarins en fleurs, des globulaires appelées aussi marguerites bleues et même des dernières fleurs blanches et roses de bruyère.
Le temps est idéal, il fait doux à souhait, la pause déjeuner nous attend sur un tapis d’herbe au centre d’un coupe-feu. Quelques kilomètres plus loin en bordure d’un oued, Am Rejeb nous montre une ancienne fontaine et son abreuvoir, « Aïn Sidi Abdallah » du nom d’un saint dont le mausolée se trouve dans la région, édifiée par les colons français en 1947.
Redescente, nous retrouvons le même oued qui serpente ici et que nous retraversons encore une 3ème fois. Là le lit de l’oued est profond, soit que l’écoulement fut très abondant en d’autres temps soit que le ravinement soit dû à l’érosion. Nous entamons à présent la dernière partie de notre randonnée sur un large chemin bordé de buissons d’absinthe au feuillage vert argent, jusqu’à la maisonnette de notre guide, dressée au milieu des champs d’orge et de toute cette verdure si apaisante au regard.
Il ne nous reste plus qu’à faire nos adieux et marcher, marcher encore jusqu’à la route, en attendant la prochaine randonnée.