Djbel Serj, qui tient son nom de la forme de selle qu’on peut déceler de loin, pilule d’activités et l’ATR a opté cette fois-ci pour un camping et bien évidemment randonné en suivant le tracé du circuit déjà balisé. Personnellement, je préfère Djbel Serj à toutes les autres montagnes, le paysage est à couper le souffle, l’accès n’est pas vraiment difficile mais présente en soi un certain défi pour ceux qui aiment l’escalade. Et surtout, les habitants locaux sont d’une grande hospitalité, nous avons été cajolés comme si nous étions des membres de leur famille.
Le départ de Tunis s’est déroulé normalement, un peu de retard de la part de ceux qui ont oublié leurs tentes, rien de mal. D’ailleurs nous avons pu rattraper notre retard en ne prenant qu’une seule pause au niveau d’El Fahs, nous ne pouvions rater les “mlawi”, ou “blawi” comme les appelle notre nouveau membre, “Ole”. Une fois arrivé chez Khlifa, notre hôte et guide, qui était on ne peut plus enthousiaste de nous voir, nous avons mis nos affaires de côtés pour prendre la direction du plateau de Kesra.
Un endroit magique, Kesra, un village berbére, se situe en hauteur et offre une vue indescriptible : les oliviers et les figuiers, qui abondent dans cette zone donnent un certain charme à cet endroit, une source d’eau, qui se transforme en chute d’eau en fonction de la pluviométrie, traverse tout le village du plus haut point jusqu’en bas. Un peu plus en hauteur, il y a un musée de patrimoine traditionnel de Kesra, on trouve les ustensiles de cuisine, de tonte des moutons, les habits traditionnels du mariage etc. Kesra est à visiter absolument, rien que pour apprécier l’endroit et les gens qui vivent là bas et contempler avec un certain respect le bonheur qui émane d’eux alors qu’ils sont loin d’avoir toutes les commodités qu’on peut trouver dans les grandes villes.
De retour au gite, en fin d’après midi, nous avons commencé l’installation des tentes, le reflexe était assez automatique, et la besogne n’avait pris que quelques minutes, il faut dire que quand on s’y met à plusieurs, même la plus compliquée des tâches devient un geste très simple. Une fois les tentes en place, nous nous sommes un peu éparpillés pour collecter des branches sèches pour le feu de camp, là par contre, même un travail de groupe n’a pas suffit, il a fallu l’intervention de Khlifa pour enfin arriver à faire un feu de camp digne de ce nom. Les membres du groupe se rencontraient pour la première fois, du moins pour la majorité, et un feu de camp était une bonne occasion pour faire connaissance.
Mais une fois que la glace est brisée, l’ambiance était des plus plaisantes, là par contre, c’était l’intensité du froid et du vent qui nous ont obligé à prendre refuge dans le gîte fait spécialement pour les randonneurs afin de se reposer après leur activité durant la journée. Sage décision, d’autant plus que le diner était fin prêt, entre une soupe à base de blé et un couscous avec du poulet, c’était comme si nous goutions à ces plats pour la première fois, c’était tout simplement délicieux.
Le lendemain, après un sommeil reposant, du moins pour ceux qui se sont abrités sous le gîte, et après un déjeuner digne de cet endroit à base de pain, œufs, figues séchées baignée dans du miel et de l’huile de l’olive ainsi qu’une compote de blé « bssissa » avec du fenugrec, nous nous préparions pour la randonnée du Serj. La pente n’était pas raide, mais le départ était un peu lent, ce n’est qu’une fois que notre respiration s’est stabilisée que nous avons pu suivre un bon rythme. Je regrette l’absence de forêt avec de grands arbres, comme c’est le cas par exemple à Ain Draham, mais le fait de sauter d’une roche à une autre a largement compensé.
Le sentier était assez clair, même si le fait qu’il ne soit pas emprunté assez souvent l’a rendu peu reconnaissable. Et les plantes qui poussent sur les pierres nous empêchaient de savoir s’il fallait mettre les pieds à tel ou tel endroit sans tomber dans une cavité. Le chemin que nous avons suivi était long mais fort apprécié par nos membres, car entre sauter d’une pierre à une autre, enjamber les plantes épineuses et traverser les arbres à quatre pattes, on ne peut pas dire que l’aventure n’était pas au rendez vous. En arrivant à la grotte « Ain Dhab », certains ont décidé de prendre une pause, d’autres qui sont venus pour la première fois ont décidé d’explorer l’endroit pieds nus, car à l’intérieur il y avait une source d’eau.
C’était la fin de notre randonnée à Djebel Serj, de retour au gîte nous avons pris notre déjeuner, un plat de « mhamsa », qui a été envoyé en moins de deux. Et après un chaleureux au revoir, nous avons pris le chemin du retour.