Le camping îles Kuriat impose le départ vers ces îles qui se fait de deux points principaux qui sont le port du Monastir et le port de Sayada. L’Association Tunisienne des Randonneurs a choisit celui de Sayada, situé à deux heures et demi de Tunis. Le trajet comprend des péages en prenant l’autoroute A1 puis il faut prendre la C88 et l’Avenue de la République/Avenue des Martyrs en direction du port de Sayada.
Camping îles Kuriat
Trois heures du matin…. de l’animation déjà sur l’avenue, les fleuristes ont ouvert et les cafés servent aux lèves-tôt et aux voyageurs. Dans le bus, ceux qui ont pu garder les yeux ouverts admirent une pleine lune bien blanche qui va se teinter de jaune puis d’un bel orange de plus en plus accentué jusqu’à disparaître à l’horizon.
A 4h 50 nous arrivons dans la ville de Monastir et prenons la route vers le port de Sayada tandis que le soleil émerge au dessus de la mer. Sayada est une ville côtière de l’Est de la Tunisie. Les historiens attribuent à Sayada un âge assez proche de celui de Leptis Minor, l’actuelle Lamta, sa fondation remontant au IV ième siècle av. J.-C. Les premiers occupants de l’actuelle cité étaient des agriculteurs autochtones qui se sont installés dans les grottes de deux collines (naturelles ou creusées dans la roche marine), formant ainsi des habitations troglodytes. La proximité de la mer aurait favorisé l’activité de la pêche, d’où le fait que les habitants des localités voisines auraient pris l’habitude d’appeler sayada, ce qui signifierait « pêcheur » au féminin ou plus probablement « pêcheurs » dans le dialecte local.
Depuis la fondation de Sayada, la principale activité économique est la pêche. Le port, qui est entré en exploitation en 1965 et a subi une extension en 2002, occupe le deuxième rang de production dans le gouvernorat de Monastir après celui de Téboulba. C’est un bateau « pirate », auquel il ne manque que le fanion à tête de mort, qui va nous emmener à petite vitesse jusqu’à l’archipel des Kuriat. Deux heures de traversée et nous débarquons enfin sur une belle plage de sable blanc, quelques paillotes, des bancs d’algues de ci de là ponctuent tout le littoral.
Nous sommes aussitôt accueillis par les membres de l’association Notre Grand Bleu créée en 2012 par des amateurs de plongée sous marine qui se sont passionnés pour cet archipel et qui œuvrent pour la conservation de sa biodiversité marine, de l’environnement côtier et surtout de la protection de la tortue marine Caretta qui y nidifie principalement et ce durant les mois de Juin et Juillet. Le nombre de nids est important une année sur deux et varie de 3 à 15 avec une moyenne de 9. Les femelles pondent en moyenne 90 œufs par nid.
La nidification de Caretta a été mis en évidence pour la première fois en 1988 sur la plage située entre Ras Dimas et Mahdia et sur la grande Kuriat, ensuite sur la petite Kuriat en 1993 et à la Chebba en 1994, 1995 et 2000. Actuellement, les plages de la grande et la petite Kuriat représentent le site le plus important pour la nidification en Tunisie et font l’objet d’un monitoring organisé et financé par l’Institut National des Sciences et Technologies de la Mer (INSTM), l’Agence de Protection et de l’Aménagement du Littoral (APAL) et le Centre des Activités Régionales pour les Aires Spécialement Protégées.
Autre centre d’intérêt pour nos amis associatifs : cette algue qui est en fait une plante, la Posidonie de Méditerranée qui n’existe qu’en Méditerranée et forme une extraordinaire «oasis de vie» pour la faune aquatique marine. Source de nourriture pour les uns, abri, zone de nursery pour les autres, les longues feuilles de posidonies sont un support de choix pour toute une flore et une faune aquatique. De nombreux animaux, gastéropodes, petits crustacés, se déplacent sur ces feuilles et se nourrissent de ce qui s’y trouve fixé. Les oursins et les saupes, poissons qui vivent en banc, broutent l’herbier. L’herbier de posidonies est à la Méditerranée ce que la forêt est à la Terre. Il produit des quantités importantes d’oxygène. Il est donc un écosystème pivot pour la Méditerranée. Sachant que celle-ci qui ne représente qu’à peine 1% de la surface des océans, abrite plus de dix mille espèces, soit 9% de la biodiversité marine. Cette espèce est aujourd’hui protégée.
Après cet exposé instructif nous partons pour une visite de l’île : il n’y a de végétation que la Salicorne, plante sauvage de bord de mer qui ne pousse qu’en sol salé. Suite à la marée basse une partie de l’île devient lagune et les pieds s’enfoncent dans le sable .Nous avons la chance d’apercevoir un héron cendré sur la lagune. L’île abrite une grande population de goélands, leurs petits squelettes parsèment le sable. De petites boules blanches près du rivage attirent notre attention, ce sont les algues calcaires « Maërle boule ». Beaucoup de bigorneaux sur les rochers immergés. Quelques pans de mur subsistent d’anciennes constructions difficilement datables parce que comme nous l’explique notre ami, les peuplements, depuis l’époque romaine, ont tous exploité le même site, le dernier bâtiment ayant été une conserverie de thon et aucune recherche archéologique n’a été faite.
Retour au campement, déjeuner sous les paillottes et baignades tout le long de l’après midi, sous un soleil radieux et une mer calme et limpide. Après le dîner un grand cercle s’est formé autour d’un feu de camp et les chansons composées et écrites par notre artiste ont animé une belle soirée sous les étoiles. Un petit bémol à tout cela, c’est l’invasion de moustiques que nous avons subie aussitôt la nuit tombée.
5h du matin, les têtes commencent à sortir des tentes et les sens à s’éveiller. Premiers plongeons avant le départ vers la grande île où nous avons pu assister avec émerveillement à l’émergence des petites tortues Caretta et même à l’éclosion de 4 œufs sous nos yeux. Le responsable en a dénombré 64 en tout dans ce nid avec seulement 3 œufs morts. Pendant les 2 mois de gestation le bord de la plage s’était recouvert d’algues et il a donc fallu déplacer les petites tortues une centaine de mètres plus loin sur une plage de sable où elles ont pu se diriger aisément vers la mer.
Retour ensuite au campement, baignades, déjeuner puis à 15h embarquement vers le continent.
Les tournées lors du camping aux îles Kuriat
Circuit de randonnée sur l'ile
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